
L’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) nait suite à l’application de l’ordonnance n°2019-1015 du 2 octobre 2019 et succède à l’ARJEL. Avec une notoriété sans égale, Isabelle Plaque-Parrotin est placée à la tête de cette nouvelle institution. L’ex-présidente de la CNIL est connue pour sa rigueur et son respect sans faille de la loi. La patronne met un point d’honneur à sanctionner tous les sites illégaux. En d’autres mots, pour elle, l’ANJ doit faire plus que son prédécesseur tout en acquérant le maximum d’indépendance.
Un gendarme des jeux aux pouvoirs plus élargis
Face à la crise sanitaire de 2020, il a fallu attendre le mois de juin pour que l’ANJ soit correctement installée. 10 ans après sa création, l’ARJEL tire enfin sa révérence et laisse place à une autorité avec des capacités plus étendues. En effet, si l’ARJEL était uniquement chargé du marché des jeux en ligne français, son successeur englobe des prérogatives plus larges. La mission de l’ANJ couvre toutes les formes de jeux d’argent du pays. Cette autorité s’occupe notamment de tous les jeux de loterie, cartes à gratter, courses hippiques, paris sportifs et jeux en ligne.
L’ANJ supervise plus de 202 casinos français, à l’exception des questions de formes de lutte contre le blanchissement d’argent et d’intégrité qui sont encore contrôlées par le Ministère de l’intérieur. Au total, l’ANJ dispose d’un champ d’action de 78% du marché contre 11% seulement au temps de l’ARJEL. Autant de responsabilités qui poussent Plaque-Parrotin à ne faire aucun cadeau aux sites illégaux. De plus, cette institution a des pouvoirs plus renforcés compte tenu de son gain d’autonomie. L’ANJ peut par exemple ordonner directement à un opérateur de retirer du matériel publicitaire sans passer par d’autres procédures administratives.
Des mesures de régulation alliant soutien, contrôle et innovation
L’ANJ se concentre autour de grands objectifs qui s’inspirent du maintien du jeu d’argent dans un principe durable et récréatif. Dans son plan stratégique, elle favorise le pragmatisme, le dialogue entre les acteurs et la cohérence des structures. Tout cela en veillant à suivre impunément les balises juridiques. Dans cette optique, la présidente est consciente de la nécessité d’aller plus loin et de faire une mise à jour. Elle insiste spécialement sur le besoin de renforcer la dimension « innovation » face à l’avancée technologique liée à la cryptomonnaie. De même, elle met l’accent sur l’émergence et la vulgarisation de l’intelligence artificielle par rapport à l’insécurité des données.
Toutefois, l’ANJ mise également sur la nécessité de mettre le joueur au centre de ses actions. Elle n’est pas seulement là pour faire la police, mais également pour veiller au bien-être de ce dernier. Par conséquent, la nouvelle présidente compte renforcer le domaine de la communication en cherchant à se rapprocher du joueur en passant par les réseaux sociaux. Aussi, dans ce combat contre les sites de jeux de casino illégaux, cette institution mise sur la collaboration. À l’horizon 2023, elle prévoit d’augmenter le nombre de ses collaborateurs à 80 contre 60 actuellement. Une vision tout à fait réalisable selon Isabelle Plaque-Parrotin.