
L’Utah et Hawaï sont les 2 États les plus farouchement opposés aux jeux d’argent aux États-Unis. Toutefois, l’archipel pourrait bien revoir sa position. La pandémie du Covid-19 a mis à mal son économie et cet État recherche une solution pour remettre son budget à flot. Ainsi, plusieurs législateurs ont soumis des projets visant à implanter un casino, une loterie d’État ou bien des jeux offshores. Des projets qui ne font pas l’unanimité.
Plusieurs projets de loi sur les jeux d’argent
Le Covid-19 n’a pas épargné Hawaï. L’archipel se trouve actuellement dans une situation difficile. Son budget est déficitaire et il faut désormais trouver une solution pour remettre l’économie au vert. Ainsi, le Department of Hawaiian Home Lands (DHHL) soutenu par quelques législateurs envisage de légaliser les jeux d’argent. Les propositions fusent notamment celle d’un casino sur les territoires du DHHL et gérés par ce département.
Ces projets sont au centre des discussions étant donné qu’Hawaï a toujours banni toute forme de jeu. L’archipel n’abrite aucune salle de bingo ni de casino. Il ne dispose pas non plus d’une loterie d’État et encore moins d’un hippodrome.
Les législateurs affirment ne pas approuver le jeu, mais réfléchissent à l’éventualité d’une bonne politique. Concrètement, le projet du DHHL inclut un casino, un terrain de golf, des parcs à thèmes, mais également des établissements qui vendent de l’alcool.
D’autre part, le projet de loi sur la création d’une loterie d’État séduit. La mise en place d’une zone dédiée entièrement au jeu, dont les jeux offshores, a également été soumise.
Ces différentes propositions ont toutes un objectif commun : relancer le tourisme hawaïen. Cependant, certaines parties ont également manifesté leur appréhension face à la légalisation des jeux de hasard.
Un vecteur du trafic sexuel
Les projets de casino suscitent de vives inquiétudes. Khara Jabola-Carolus, directeur exécutif de la Commission de l’État d’Hawaï sur le statut de la femme, a fait part de ses appréhensions face à un projet de casino sur l’île d’Oahu. D’après ce responsable, les établissements de jeux véhiculent une culture du célibataire incitant aux loisirs, à la détente et parfois au sexe rémunéré. Il a également indiqué que la construction d’un casino à Oahu risquerait d’empirer le commerce forcé des travailleurs du sexe.
En 2019, la Commission de l’État d’Hawaï sur le statut de la femme a relevé 48 086 annonces publiées pour le commerce du sexe et 18 375 victimes de trafic sexuel à Honolulu. Les statistiques sont préoccupantes, car la majorité des victimes (45,4 %) habitent à Oahu.
Pour sa part, le gouverneur d’Hawaï a déjà annoncé qu’il s’opposera au projet de casino. D’autres politiciens se sont également rangés de son côté.
De leur côté, ceux qui soutiennent les projets de casino sur l’archipel estiment que les établissements de jeux pourront générer 35 millions de dollars par an. D’autre part, le DHHL confie que le budget nécessaire pour pourvoir des logements à 28 000 hawaïens s’élève à 6 milliards de dollars.
En tout cas, le débat est ouvert et Hawaï est en train de reconsidérer sa position face aux jeux d’argent. Les prochains mois pourraient bien être décisifs pour l’archipel.