
Un casino peut faire l’objet d’un braquage, c’est un cas assez rare, mais tout à fait possible. C’est ce qui s’est passé dans le département du Jura en 2017 avec une attaque contre le casino de Salins-les-Bains. Au cours de son hold-up, le criminel du nom de Toufik El Azzouzi a réussi à emporter la somme de 25 000 euros. C’est au début du mois qu’a eu lieu le procès de ce dernier avec une sentence de 5 ans de prison.
Des faits compromettant l’accusé
Toufik El Azzouzi aurait apparemment bien préparé son coup. En effet, il serait déjà passé dans l’établissement pour jouer et ensuite demander la monnaie pour un billet de 500 euros. Durant son passage, il aurait cherché des informations sur le fonctionnement des coffres. En regardant des images du braquage sur les caméras de surveillance, deux employés ont confirmé que le braqueur est le même individu qui leur avait demandé quelques renseignements.
Ce ne sont pas les seuls éléments qui remettent le suspect en cause dans l’affaire. En plus d’une cagoule, des gants ont également été retrouvés dans sa voiture. Ces gants sont pratiquement similaires à ceux que l’on voit aux mains du braqueur sur les caméras de surveillance.
Selon les données de son portable, El Azzouzi se trouvait près de Besançon 2 fois le jour du braquage et dans un intervalle de 2 heures entre les bornages. Même si ce ne sont pas des preuves parfaites, ces données montrent que le suspect aurait pu faire l’aller-retour pour l’attaque pendant cet intervalle de temps. Le lendemain du braquage, Toufik El Azzouzi est parti au Maroc en traversant la Belgique et l’Espagne. Il ne revient en France qu’après un mois, ce qui laisse à penser qu’il voulait disparaitre quelque temps.
Âgé de 29 ans, Toufik El Azzouzi est un homme originaire de la commune de Serre-les-Sapins dans le département du Doubs. Après son arrestation, son procès se déroule le 10 novembre 2020 au parquet de Lons-le-Saunier. En fin de compte, la sentence a fait état d’une condamnation à 5 ans de prison, dont 3 ans avec sursis.
Les contradictions détruisent la défense
Toufil El Azzouzi a plaidé non coupable par la voix de son avocat maitre Bagot. Ce dernier remet en cause les éléments d’enquête de la police judiciaire. Pour commencer, il réfute l’idée que les gants retrouvés dans la voiture appartiennent à son client. L’avocat affirme qu’ils appartiennent à un membre d’un club de football dont M. El Azzouzi fait également partie.
Ensuite, la défense fait mention des résultats des tests ADN réalisés par les enquêteurs. Selon l’avocat, ils sont très clairs, l’ADN retrouvé sur la scène du crime n’est pas celui de Toufik El Azzouzi. Pour continuer, l’enquête a montré que le coupable est un habitué des lieux. Maitre Bagot a alors émis l’hypothèse d’une complicité entre les employés. Pour lui, le fait qu’un employé ait pris un congé la veille ne peut pas être imputé au simple hasard. Compte tenu de tous ses éléments, l’avocat a demandé à ce que toutes les poursuites soient retirées.
Le jour de l’attaque, le téléphone de l’accusé n’a émis aucun signal pendant 2 heures. Le braquage a d’ailleurs eu lieu dans l’intervalle où son signal ne répondait pas et où il est ensuite revenu. Selon lui, il était avec des amis dans un salon shisha comme il a l’habitude de le faire pendant cette saison. Quant aux gants, ils ont été offerts par son club de foot 5 ans auparavant et le nouveau président du club n’est pas au courant.
Par rapport aux témoignages selon lesquels il aurait demandé des informations concernant les coffres du casino, Toufik El Azzouzi nie complètement les faits. Il affirme qu’il rentre directement à chaque fois qu’il a fini de jouer, qu’il gagne ou qu’il perd. L’avocat de la défense a aussi précisé que l’affaire a entrainé des dégâts psychologiques sur Toufik El Azzouzi. Un agent lui aurait confié que son client avait des insomnies et que sa santé se serait détériorée durant sa détention.